Paul Floquet (1879-1915)

Paul Clovis Henri Floquet, né le 22 septembre 1879 à Saint-Denis (Seine) et décédé le 28 août 1915 à Camblain-L’Abbé (Pas-de-Calais), est un industriel français à la tête de la société “Les fils de Pécard-Mabille & Floquet” de 1913 à son décès.

En 1898, il sort diplômé de l’école des Hautes Études Commerciales de Paris 1Aux côtés d’Auguste Achille Emmanuel Pécard (1883-1957) et de Maurice Pécard (1889-1964), il prend la tête de la Maison Mabille en 1913, s’occupant plus spécifiquement de la partie administrative et commerciale de l’entreprise. Le déclenchement du premier conflit mondial bouleverse toutefois leurs ambitions.

Le 1er août 1914, la mobilisation générale est décrétée en France, pour y être effective le lendemain. Le 3 août suivant, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Les deux frères Pécard et Paul Floquet sont alors appelés sous les drapeaux les premiers jours de la mobilisation générale, laissant la société amboisienne sous la direction d’un employé non mobilisé. Le 2 août 1914, le lieutenant Paul Floquet est appelé sous la bannière du 276ème régiment d’infanterie de réserve. Le lieutenant Charles Péguy (1873-1914), écrivain, et le capitaine Claude Casimir-Perier (1880-1915), fils de Jean Casimir-Perier, président de la République en 1894-1895, sont de ceux qui combattent à ses côtés.

Sa conduite remarquable est régulièrement soulignée par sa hiérarchie. En janvier 1915, Paul Floquet se distingue lors de la bataille de Crouy (Aisne). Durant cette semaine sanglante, il participe activement à la défense et aux contre-attaques face aux troupes allemandes. Malgré la défaite française, ses actions lui valent d’être nommé au grade de capitaine de réserve, sur la proposition du ministre de la Guerre : Alexandre Millerand et par décret du Président de la République du 22 janvier 1915. Paul Floquet est aussi cité à l’ordre de l’Armée, le 28 janvier 1915. Sa conduite lui vaut également d’être décoré de la médaille militaire et d’être fait Chevalier de la Légion d’honneur par arrêté du 5 mars 1915 du ministre de la Guerre.

Le 28 août 1915, Paul Floquet est grièvement blessé au cours d’une mission de reconnaissance dans les tranchées à Souchez (Pas-de-Calais). Il décède le jour même à Camblain-L’Abbé, non loin du front. À cette occasion, pour saluer son parcours exemplaire, il est cité une seconde fois à l’ordre de l’Armée le 24 septembre 1915 qui dresse le portrait suivant de Paul Floquet :

“Officier de la plus haute valeur morale et professionnelle qui avait acquis le plus grand ascendant sur ses hommes. Blessé deux fois au cours de la campagne. Titulaire d’un congé de convalescence, est revenu sur le front sans vouloir en profiter. A été tué quelques jours après son retour, au cours d’une reconnaissance” 2

Il laisse derrière lui son épouse, Marguerite Marie Dabout (1887-1972) et sa fille Yvonne Floquet (1910-1968).

Décorations

  • Médaille militaire en 1915.
  • Chevalier de la Légion d’honneur en 1915.

Sources :
Historique du 276ème Régiment d’Infanterie, Paris, 1920, 21 p.
Journal Officiel de la République française. Lois et décrets, Paris, 47ème année – n°29, 30 janvier 1915, p. 498 ; n°44, 14 février 1915, p. 770 ; n°64, 6 mars 1915, p. 1168 ; n°294, 29 octobre 1915, p. 7788.
AN : Cote LH/985/71, n° de notice L0985071, dossier de la Légion d’honneur de Paul Clovis Henri Floquet, 1915.
ADI&L : 4U 1/84, constitution de société devant Me Albert Delaroche, notaire à Amboise, 8 janvier 1913, déposé au greffe le 21 janvier 1913.
ADI&L : 6U 275/6, acte de société anciennement sous la dénomination “Les fils de Pécard-Mabille et Floquet” suite au décès de ce dernier, étude de Me Albert Delaroche, notaire à Amboise, et Me Émile Gaullier, notaire à Orléans, juin 1916, déposé au greffe le 8 juillet 1916.

Notes :
1 Le nom de Paul Floquet est mentionné sur le livre d’or de l’école des Hautes Études Commerciales (Relevé n° 43533), honorant les élèves et anciens élèves morts pour la France.
2 Voir : Journal Officiel de la République française. Lois et décrets, Paris, 47ème année – n°294, 29 octobre 1915, p. 7788.